Sylvain GRIPOIX © 2014

Paru le 5 février 2021, une invitation au ravissement des cœurs :
le 3e album de l’auteur interprète Marine Bercot

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Coup de cœur Chanson
de l’Académie Charles Cros

LE RAVISSEMENT DES CŒURS

« Ravi(e)s », c’est un état d’être, un état d’esprit.
C’est le ravissement de se sentir vivant, de prendre des risques, d’oser provoquer du changement. C’est la volonté de transformer les expériences humaines, de tous bords, en quelque chose de solaire, de constructif, de vertueux…  

« Ravi(e)s » de se sentir en mouvement, d’incarner mieux ses idéaux, de se rapprocher du meilleur de soi-même au fur et à mesure des rencontres, des actions, des réussites et des échecs apparents.

« Ravie » de pouvoir partager avec l’Autre, avec les autres, des petites scènes de vie qui symbolisent simplement notre liberté d’agir, notre liberté de penser, notre liberté de choisir et de changer… 

« Ravi(e)s » est au masculin/féminin/pluriel parce que cette quête de liberté est universelle et qu’elle se construit à travers nos expériences humaines, quotidiennes.

Cet album est une invitation au ravissement des cœurs. 

 ÉCOUTER L’ALBUM

« On sèche on plie on range » est le cinquième extrait de l’album « Ravi(e)s » de Marine Bercot, sorti le 5 février 2021.

Dans « On sèche on plie on range »Marine Bercot dresse un tableau vivant de la famille. Le plus complexe mais le plus efficace terrain d’apprentissage des relations humaines… où les gestes du quotidien, les rituels domestiques et relationnels sont là pour rassurer,  figer, anesthésier, ensevelir…

Marine Bercot déteste les fêtes de famille » ! Trop de faux-semblants , trop de paroles choquantes qu’on laisse passer pour ne pas faire de vagues, trop de piques lancées avec le sourire… Il s’agit toujours de gagner en liberté, de s’affranchir des codes, du passé, des schémas familiaux, des non-dits… de tout ce qui l’enferme.

Le clip « On sèche on plie on range », réalisé par Sahra Daugreilh, nous immerge dans des eaux vivifiantes, secouantes, purifiantes et libératrices,  entre lavomatic et océan atlantique, au rythme d’une guitare blues, électrique et hypnotique, aux accents tribaux…

« Sur tes lèvres » est le quatrième extrait de l’album « Ravi(e)s » de Marine Bercot, sorti le 5 février 2021.

« Sur tes lèvres » raconte l’histoire d’un secret. Il s’agit bien de ce silence délétère, qui prive de force, de joie et de liberté. Marine Bercot affirme, comme dans « La fille », que la parole permet de guérir et parfois de pardonner…

« Sur tes lèvres » nous entraîne, comme dans une berceuse, au cœur d’une atmosphère douce, planante et trouble, enveloppés que nous sommes par ces sons en velours de vibraphone, de guitare acoustique et de violon…

Marine Bercot nous fait entendre son sourire intérieur, emphatique et apaisant, dénué de pathos.

« Bleu à l’intérieur » est le troisième single du 3e album de Marine Bercot, « Ravi(e)s », qui sortira le 5 février prochain.

« Bleu à l’intérieur » raconte l’histoire de la rencontre (presque) amoureuse de Marine Bercot avec la ville de Berlin…  Elle s’adresse à cette ville comme on s’adresse à un personne que l’on aime. C’est une déclaration d’amour passionnée, un coup de foudre qui (la) nourrit.

Marine Bercot aborde le thème du voyage comme un accès plus direct à la liberté intérieure, comme une incitation à créer des textes, des images ou des liens…, comme une opportunité d’élargir son horizon, d’échapper aux préjugés, de favoriser l’apprentissage et les mélanges.

« J’avais de Berlin l’image d’une ville froide. J’ai été happée par l’énergie à la fois douce et fulgurante de cette ville. J’ai immédiatement ressenti ce « ravissement », cet état d’être on l’on se sent entièrement disponible pour engranger des émotions nouvelles, absorber de la beauté, mieux comprendre l’Histoire aussi, saisir la force d’une ville éprouvée et résiliante. Malgré le poids du passé, bien visible, je me souviens de sensations de joie et de liberté rarement connues ! »

Le clip « Bleu à l’intérieur », réalisé par Julien Leloup, nous entraîne dans la danse enivrante d’une balade à Berlin, mêlée aux images d’archives de la Deuxième Guerre, et portée par une musique électrisante et hypnotique, galvanisante et entêtante.

« Ravie » raconte l’histoire d’une séparation violente. Cela peut produire l’effet d’une bombe dans une vie. Parce qu’un lien qu’on pensait éternel explose en plein vol !

Marine Bercot aborde le thème de la rupture amoureuse sous un angle bien particulier : celui de la liberté, de l’espace intérieur que cela crée.

« On pense qu’on va crever, mais au bout du tunnel, on renaît ! C’est difficile parce que, sur le moment, on sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on gagne, mais au final on gagne, ne serait-ce qu’une opportunité de faire le point sur sa vie, de se remettre en question : si on y arrive, la vie propose des choses…».

Le clip, réalisé par Jérôme Bourdon, s’immisce dans le quotidien de couples qui se séparent, à l’instant où les sentiments s’entrechoquent et se contredisent.

« La fille » est le 1er extrait du 3e album de Marine Bercot, « Ravi(e)s ».

Quand une histoire particulière, intime, fait écho à une réalité, à un vécu bien plus universel…

Marine Bercot fait valser les non-dits et les secrets de famille… Elle défend l’idée qu’il faut « Dire ».

Le clip, réalisé par Jérôme Bourdon, se sert des corps pour tirer les fils de la petite histoire, pour libérer la parole à travers le mouvement… Elle donne le ton de son nouvel album, à la fois énigmatique et frontal, à paraître en février 2021.

LYRICS

Textes : Marine Bercot

Bleu à l'intérieur (Berlin)

Berlin
Je ne me souviens plus d’aucun nom
De quartier, de rue, de statue, de rien
Je me souviens de ma première soupe
Et du premier matin
Quand il faisait froid
Quand je suis restée plantée là
En face d’un reste du mur
J’étais à l’ouest,
Il faisait bon te rencontrer enfin

Berlin
J’ai vu des photos de toi avant
De 1920 à nos jours
No man’s land et les bombes autour
J’ai vu la violence et les femmes aux pavés
Un bout d’église ressuscitée
Bleu à l’intérieur
Et les bleus sur ton visage
Et la peur
Et la vie rentrée

Berlin
Toute neuve
Je voudrais te bercer
Laver ta mémoire
Et balayer tes rues
Des kilos de cendres
Qui traînent derrière toi
Comme une ombre, comme une ombre…

Berlin
Je te vois grandir
Je te serre dans mes bras
Ne te soucie de rien
Et rigole à nouveau
Comme les gens qui ont souffert, tu es belle
Et tu n’as rien à prouver
Tu es celle que mon cœur protège
Tout est clair maintenant, hein ?

Berlin
Je me souviens
De Potsdam
Du bar Jasmin
Enfumé comme en 40
Je me souviens de cet homme turc
Au petit déjeuner
Son beau regard
À l’est des tanks,
Je repars, mais j’ai laissé
De quoi revenir, une clé au 26
Car je n’ai pas fini de lire

Berlin
Merci de m’accueillir encore et encore
Merci de me nourrir encore et encore
Merci de me sourire, tu me fais du bien Berlin !

Sur tes lèvres

J’ai un secret,
Un paquet lourd de sens,
Sensuel même parfois ;

J’ai un secret qui pèse, qui brûle,
Mais je biaise,
Je t’appelle même parfois.

Le silence est d’or, dors petite fille
Au fil du silence, tu t’apaiseras
La vérité dépose un baiser papillon sur tes lèvres
Elle ose jeter l’hameçon
Je te demande pardon.

Je te laisse tout ce que je sais
De l’ivresse, du vice et de l’impur,
Je te laisse toutes mes blessures ;
J’emporterai les tiennes
Dans une grotte en velours,
Car nous avons les mêmes,
Je ne suis pas sourd.

Le silence est d’or, dors petite fille
Au fil du silence tu t’apaiseras
La vérité dépose un baiser papillon sur tes lèvres
Elle ose jeter l’hameçon
Je te demande pardon.

Le silence est d’or,
Je te donne ma parole,
Je ne dirai jamais à personne ;
Ce que je t’ai fait,
Je tâcherai d’oublier l’effet,
En un coup de gomme, un coup de balai
Nettoyage d’automne…

Je te demande pardon.

La fille

La fille, elle appelle et elle dit
« Ton père c’est aussi mon père »
La fille, elle appelle et elle dit
« Passe-moi ton père »
La fille, elle appelle et elle dit
« Il est pas qu’à toi ! Non mais prête-le moi… »

C’est même pas elle qui appelle,
C’est son mari
C’est même pas elle qui appelle,
C’est pas poli
Non mais ça va pas la tête
Non mais t’es qui
Non mais ça va Bernadette

Faut dire que t’as pas pris de gants
T’as bouffé la vie
T’as pas fait gaffe, quoi
Tu savais pas, quoi
Qu’on entendait tout, nous, depuis le balcon
Disons que t’as pas fait attention

Au 16ème étage,
Quelques scènes de ménage ordinaires
Alors tu t’en fous, toi !
T’en as rien à faire
Mais dis-lui, toi, vas-y, dis-lui qui est mon père

Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le bordel
Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le boxon
Non mais ça tourne pas rond !?

Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le bordel
Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le boxon
Dans ma maison…

Palapapa palapapa…

La fille, elle appelle et elle dit :
« Ton père c’est aussi mon père »
C’est même pas elle qui appelle,
C’est son mari, il dit
« C’est dur vous comprenez…
Ca ne peut plus durer
J’veux plus que ses gosses la voient pleurer

Sa mère, elle est muette
Moi j’ai trouvé une lettre
Faut lui passer votre père
Et régler vos dettes… »‘
Non mais ça va pas la tête ?
Non mais t’es qui…
Non mais ça va, Bernadette

Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le bordel
Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le boxon
Non mais ça tourne pas rond !?

Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le bordel
Dis-lui, toi, dis-lui
Ce que t’as foutu
Que t’as fichu
Le boxon
Dans ma maison…

Palapapa palapapa…

Zoum Zoum

Marchands de tapis
Au bout du rouleau je suis
À bout de souffle
Car on me coupe la chique

Zoum Zoum
Zoum Zoum
Zoum Zoum

Faut-il qu’on s’écarte de la franco-faune ?
Faut-il qu’on coupe le fil ?
Qu’on repousse toute la mousse
Ou qu’on prenne le pli ?
Au pire s’enfuir,
Quitter l’autoroute dans le doute
Douter du prix à payer
Pour sa vie entre les mains
De vulgaires marchands de tapis.

Tant pis si je coule ou si je roule à la poubelle
Tant pis si tout à coup je tire dans le tas
Je m’en tire moins bien mais je respire
J’inspirerai plus rien
Oui mais j’aspire l’air de la mer
Et je me dis que ce soir je vais bien…

Marchands de tapis
Au bout du rouleau je suis
À bout de souffle
Car on me coupe la chique

Colchiques dans les prés
Ma chanson préférée
C’était de la musique
Et je ne savais pas
Que ça tournerait au vinaigre
Cette histoire-là,
On ne m’avait pas dit
Pour les marchands de tapis.

Marché aux rats
Marché au rabais
Marché aux rapiats
Marché aux radis
Marché aux rats
Marché au rabais

Marchands de tapis
Au bout du rouleau je suis
À bout de souffle
Car on me coupe la chique

Marchands de tapis
Au bout du rouleau je suis
À bout de souffle
Car on me coupe la pomme
Non je ne citerai personne.

On sèche on plie on range

La machine à laver
Le linge sale du dimanche
Les repas de famille
L’oncle qui parle fort
Qui dit des choses pas belles
La machine à laver la vaisselle

Le calcaire
Les eaux troubles
Les égouts le dégoût
L’eau de javel
Tout repeindre en blanc
L’espace vide
L’espace et le présent

Maintenant j’aime
J’aime un trou
J’ai un trou
Des mémoires
Comme un gruyère
Je veux plus qu’on me raconte
Cent fois les mêmes histoires
De moi dans le ventre
De ma mère
Qui pleure
Je ne veux plus
Parce que je n’ai pas peur
Je m’en fous.

La machine à laver
Le tapage du dimanche
Ça vibre comme quand je rigole
On essore on sort on étend on sèche on plie on range
On essore on sort on étend on sèche on plie on range
On essore on sort on étend on sèche on plie
On essore on sort on étend on sèche on plie
On essore on sort on étend on sèche on plie
On essore on sort on étend on sèche on plie
On range !

On empile les souvenirs
Il faut vider les armoires
Je ne veux plus d’affaires
Parce que je n’ai pas peur du vide
Je n’ai pas peur du noir
Je m’en fous.

Les noces de menthe

Qui parle de toujours ?
Maintenant c’est bien
Et c’est assez.

Qui roule sur l’amour,
Goûte les matins
Sans les compter ?

Jamais j’avoue
Je n’ai de goût
Pour l’éternité.

J’aime – pas vous ? –
Les papillons
Les amours d’été.

Si les noces de menthe
Tombaient sur un 30 février,
J’aurais pu t’épouser.

Qui de vous va me tendre
Un quartier de mangue,
Un narguilé ?

Qui de vous va me vendre
De l’amour qui tangue
Du bon côté ?

J’arrose mes joues
De rose et de blue,
Ma jupe est fendue.

Oui je triche
Car je me fous
Des déconvenues.

Si les noces de menthe
Tombaient sur un 30 février,
J’aurais pu t’épouser.

Dans ces conditions

Pourquoi m’embrasses-tu sur la joue ?
C’est la bouche qu’il me faut
Mais pourquoi insistes-tu pour savoir
Ce que je cache sous mes pommettes ?
C’est ma bouche qu’il te faut
Cesser d’éviter la chair de mes lèvres, arrête
De confondre la tendresse et le sexe.

Je veux un rendez-vous
Et plus ta bouche sur mes joues
Je ne veux plus que tu remplaces
Mon bordel par un palace
Je veux que tu m’embrasses
Complètement bien
Je veux que tu dépasses la frontière
Car je ne sens plus rien
Je veux que tu écrases tes lèvres
Contre les miennes
Je veux que tu apprennes.

Je me fiche de tes peurs
Si tu m’embrasses là où il fallait
Je les avalerai
Je les avalerai…

Je veux que tu appuies
Je ne veux plus que tu déposes
Une espèce de rose
Sur ma joue
Je ne veux plus que ça sente bon
D’abord je me fous du printemps
D’une paire d’espadrilles
Je veux que tu m’embrasses
Là où je m’en souviendrai
Je ne veux plus que tu remplaces
Ta salive par un sourire.

Mais pourquoi as-tu peur de ce qui est humide ?
Pourquoi toujours tu recules ?
Je ne peux pas rester
Dans ces conditions
Je dois me retirer
Dans ces conditions
Si tu ne rentres pas dans le moule
De ce que j’imagine.

J’imagine que je t’attire
Autant que possible
J’imagine que ma douceur
T’enivre
Et fait violence à tes sens,
Ma pudeur
Rend ton regard impudique,
J’imagine le meilleur
Alors une dernière fois
Dans ces conditions
Ça ne passera pas.

C’est trop loin de mon meilleur
Tu m’embrasses trop loin de moi
Je n’y suis plus
Suis-je assez loin ?
Suis-je assez là ?
Me vois-tu encore ?
Ça ne passera pas,
Dans ces conditions
Je passerai par-dessus bord.

Alors une dernière fois,
Mais après c’est tout,
Pourquoi m’embrasses-tu sur la joue ?

Ça t'a fait quoi ?

Tant pis si je décline
Si t’attends le déclic
Les amants défilent
Les couleurs se fixent
Des odeurs débiles
Des bidons vides
Des films X à faux délices
Des gros seins à peau lisse
Police

Mais que veux-tu me dire ?
T’as fini ton voyage en première classe ?
T’as vomi des images ? Y’a les traces ?
Wagon de capotes anglaises
Faut que ça passe
Faut que ça passe

Elles étaient bonnes
Les douches écossaises ?
Les fourre-tout
Les baise-en-ville
Ça fait monter le prix du baril

Con comme un barreau d’chaise
Ça vole pas haut le prix des merguez…
Le poireau dans l’eau
Vite, entre les jambes
C’est bête quand on y pense !
Ça n’a pas de sens

La queue à la caisse
Fallait que ça cesse
Ces bouts de gras sous tes doigts,
Ces bouts de vie,
Ça t’a fait quoi ?

Et le collagène
Finalement ça te gêne ?
Les prothèses mammaires,
On y pense quand on s’envoie en l’air ?
T’es tombé par terre ?
T’as plus peur du désir ?
La mère et la pute
La mère et la pute
La mère et la pute
Il faut choisir ?

Partout les cœurs

Partout les cœurs
Sur la scène et sur mes murs
Comment sont-ils venus
Suis-je mûre ?
Je les dessine sans y penser
Je te parle mais je dessine un cœur
Ce que j’aime ce sont les artichauts
La vinaigrette qui reste dans le fond
Tremper le cœur dedans
Se tremper le cœur dans le vent
Se tromper de cœur
Se tirer dedans
Une balle dans le pied
Une boule dans la gorge
Des bulles.

Zéro cœur enchanté
J’ai rancœur et j’ai honte
J’ai le doute
D’où pourrais-je partir ?
Qui viendrait à ma rencontre ?

J’écœure et j’effeuille
Mon cœur et l’artichaut
Mes dents plantées
Dans l’amour et dans le fond
J’accueille mais je tourne en rond
Dans une bulle d’eau
Dans zéro.

Dans un cœur sans pointe
Dans un cœur sans fesse
Je me plante au milieu
Et je plante mon cœur
Dans un champ de carambars
Et je plante mon cœur
Au milieu de nulle part
Et je tombe sur les fesses
Du cœur d’en face
J’ai du cul sans le savoir…

Et je l’accroche au mur
Je l’emmène sur la scène
Et je chante avec
Et je danse autour
C’était donc ça l’amour !
Je l’avais vu sur mes murs.

Je les accroche partout
Je les pends je les allume
Je les pose et je les plume
Je dépense tout ce qu’il faut
Pour les cœurs qui tiennent
Pour les cœurs sur la scène
Pour un e dans l’o
La tête la première
Je plonge.

Ravie

Le monde à l’envers
Ton monde à l’endroit
Poil à la lune
Zoum zoum dérouté
Déranger le ciel
Toquer à la porte des anges
Que le tien te protège
Qu’il abrège le froid
Que le tien t’emmène
Faire un petit tour
L’ange est pour
Il connaît le jardin, la maison et le bois
Il passera devant
Tu te passeras de vent
Le soleil rira.

Je suis ravie que tu changes
Ravie que tu nous plantes
Ravie que tu sautes en marche dans l’autre sens
Ça fait de la place dis donc…

J’aime voir le monde à l’envers
Mettre la tête en bas
Dormir tête-bêche
Et faire du rodéo

C’est violent ton histoire
C’est violent mais j’adore
Ma vie a tourné
Comme dans un manège
J’ai eu froid, j’ai eu peur et j’ai pleuré
Mais rira bien qui rira le dernier.

 Je suis ravie que tu changes
Ravie que tu nous plantes
Ravie que tu sautes en marche dans l’autre sens
Ça fait de la place dis donc…

Je me pose dans un nouveau monde
Le monde à l’envers
Sans aucune trace de doigts
Aucune preuve de viol
Ni d’effraction
J’arrose les plantes comme en 40
La vie continue
Comme dans une toupie
J’ai mal au cœur et la tête qui tourne
Mais c’est bien quand ça dérape
Comme sur des roulettes,
Comme sur des roulettes.

Je suis ravie que tu changes
Ravie que tu nous plantes
Ravie que tu sautes en marche dans l’autre sens
Ça fait de la place
Mais c’est bien quand ça dérape, tu verras,
C’est le bon endroit…

Comme sur des roulettes !

C’est violent ton histoire,
C’est violent mais j’adore.

J'aime ici

J’aime ici
Je me sens bien ici
J’me sens chez moi
Mais où ça déjà ?

J’aime ici
Fais comme chez moi
Pique dans le plat
Tartines à la noix
En veux-tu, en voilà
Des guirlandes sur le mur
Ah oui c’est ça…
Des ampoules
Y’a d’la joie
Mais où ça déjà ?

À la table de Spike Lee
Et la serveuse comme elle est belle
Tout en rouge comme elle est belle
J’aime ici
Ici je joue
Dans le grand jardin je joue
Ne me demandez surtout pas à quoi…

J’aime ici
Je me sens bien ici
J’me sens chez moi
Mais où ça déjà ?

Déjà que je ne sais plus
Déjà que je me demande “mais où ça déjà ?”
Ah oui les murs orange
Ah oui le vent par terre
Ah oui le vert partout
On dirait tout en argent quand on regarde en l’air
Mais la fille en rouge
En face du 2103
Je ne l’oublierai pas…

J’aime ici
Je me sens bien ici
J’me sens chez moi
Mais où ça déjà ?

Kerrek Ven

L’école en bateau
Les collants Petit Bateau
Moins de 15 ans
Les pieds dans l’eau
Le cerveau lent
Ça me revient doucement
Ça me revient dans la figure

Je les revois sur le pont
Je me revois sur la berge
Je les revois pisser
À la queue leu leu sur les dunes
Les concours de sperme
Je les revois sur la verge
Oh non quand même…

Les cailloux sur le ventre
Les caresses incessantes
Rien que ça…
La carotte et l’amour
Karrek Ven et la mer
Libres comme l’air
Nus comme des vers
Pourquoi pas ?
Sur fond d’harmonica
Pourquoi pas ?

Je le revois derrière moi, courir
Je me revois devant lui, courir
Je me revois sourire
Et les seaux d’eau trop lourds
Aux filles de les porter,
Rien qu’aux filles
Je me revois marcher…

Et les piqures sur mon corps
Je me revois bronzée
Je me revois dormir
Et pas pleurer
Et puis m’enfuir
Et puis m’en foutre
Puis oublier.
Je ne me revois pas rire.

J’aurais pu porter
Des collants Bateau
Des mocassins en cuir
Et mon prénom cousu en rouge
Sur une blouse d’école normale
Catholique
J’aurais dû porter
Le nom de mon arrière-grand-père
Et c’est là que ça dégénère
C’est là que le mât blesse
C’est là que le vent souffle dans mes bronches
Et qu’il soulève ma jupe.

Mais qu’est-ce qui me protège ?
Qu’est-ce qui s’en occupe ?
C’est quoi le truc trop mûr ?
C’est qui les grands ?
Où sont vos parents ?
C’est quoi cette liberté vide ?
C’est quoi cette coupure et ce sang ?
C’est quoi ce cul à l’air libre ?

Tu me racontes une histoire ?
Tu me racontes l’histoire ?
Il était une fois
Dans le port de Kumana
Le capitaine K.

 

 

 

 

TEAM

2018_01_12_[RAVI(E)S MANUFACTURE CHANSON]_238

Pierre DURAND, guitariste et compositeur

 Pierre Durand est guitariste et compositeur de jazz. Dès 5 ans, la guitare s’est imposée à lui. Son premier choc musical s’appelle Atahualpa Yupanqui. à 16 ans il découvre le Blues, c’est une révélation. À la majorité, c’est le jazz qui le happe. Mélanger les styles musicaux avec l’imprévu, donner du sens aux notes, prendre des risques et raconter des histoires, voilà le credo de Pierre Durand.

Attiré par les musiques à « racines », il intègre la section jazz du CNSM de Paris, d’abord pour suivre les cours de musique traditionnelle d’Inde du Nord du grand sitariste Patrick Moutal. En 2002, il obtient le Prix du CNSM de Paris, et quelques années plus tard, quatre Prix au Concours International de La Défense, dont un Prix de groupe et un de composition pour son « ROOTS » 4tet.

Il se produit dans de nombreux festivals en France et l’étranger : Jazz Vienne, Enjoy Jazz, Paris Jazz Festival, Barbican Center, Galway Jazz Festival, Festiblues de Montréal, Jazz la Villette, Les Nuits de Fourvière, Europajazz, Africolor, Festival Jazzèbre, Jazz au Fil de l’Oise, Jazz sur Seine…

Sideman recherché , on peut ou on a pu l’entendre avec Archie Shepp (album « I Hear the Sound » nommé aux Grammy Awards 2015), Yasiin Bey (ex Moss Def), Daniel Humair, ONJ de Frédéric Maurin, ONJ de Daniel Yvinec  (flat. John Hollenbeck), Daniel Zimmerman, Sébastien Texier, Raphaël Imbert, Airelle Besson, Vincent Lê Quang, David Patrois, Sylvain Cathala, Fred Maurin, Régis Huby, Julien Soro, François Jeanneau, Famoudou Don Moye, Amina Claudine Myers, Mamani Keita, Nanou Coul, Franck Vaillant, Didier Ithursarry, etc.

De ses projets personnels sont nés deux albums : « Chapter One : NOLA Improvisations » (2013) et « Chapter Two : ¡Libertad ! » (2016). Ces deux disques ont reçu, de la part du public et de la presse, un accueil enthousiaste (« Indispensable » – Jazznews, « Révélation » – Jazzman, « Elu » –  Citizenjazz, « Disques du jour » – TSF, « Oui » – Culture Jazz, « À découvrir d’urgence » –  Les Inrocks, « Choc » –  Jazzmag). Ce sont les deux premiers d’une série de sept albums que Pierre Durand a prévu d’enregistrer sous son nom. Sept, pas un de plus !

Aux côtés de l’auteur-interprète Marine Bercot, Pierre Durand porte le projet de chanson « Ravi(e)s » (album à paraître en 2019), aventure musicale la croisée du hip hop, du rock et de la pop, axée sur des textes en français.
Il collabore enfin avec le flûtiste Jocelyn Mienniel dans le cadre de la création « Un Jour de Blues Bamako », hommage rendu Ali Farka Touré. 

Pierre Durand a choisi de consacrer une part de son activité à la pédagogie et aux actions artistiques : il se produit en prison avec l’auteur-interprète Marine Bercot (duo « Ravi(e)s ») ou en ciné-concert.  Il réalise, toujours aux côtés de Marine Bercot, des ateliers d’écriture et de composition en milieu scolaire (classes-relais en Seine-Saint-Denis), dans le cadre du programme « Culture et art au collège » mis en place par Zebrock. Outre les ateliers et master-classes qu’il anime régulièrement dans le cadre de ses concerts, il fait, depuis trois ans partie du programme pilote de la mairie du XXe arrondissement de Paris (le conservatoire va l’école – initiation au Jazz dans des établissements scolaires classes Réseau d’éducation Prioritaire). 

 Ses influences ? Headhunters, Eminem, Charles Mingus, Bach, Patrick Watson, Jim Hall, Joe Zawinul, Keith Jarrett, John Lee Hooker, Liberation Orchestra, Ornette Coleman, Black Keys, Chopin, Pink Floyd,  l’Afrique de l’Ouest, l’rlande, le Midi, le cinéma et la littérature…

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Nicolas DUFOURNET, réalisateur

Ex-membre du groupe Oui Oui (Michel Gondry, Etienne Charry) entre 1983 et 1993, Nicolas Dufournet enregistre de nombreux albums pour le label Tricatel.

En 2005, il monte le studio d’enregistrement Melodium à Montreuil en proposant ses « Classic Sound Techniques » et a vu passer quelques figures du paysage rock français (Sanseverino, Izia, Tinariwen, Camélia Jordana, Tame Impala, Sébastien Tellier, Bertrand Burgalat, Lescop, Mustang, La Femme, Robi…).  Pour lui, le son en lui-même n’a aucun intérêt, seule la démarche de l’artiste compte : « Je me sens plus un ingénieur du cerveau que du son ! ».

Ses influences ? Les compositeurs Syd Barrett, Ennio Morriconne, Nino Rota, François de Roubaix, Prokofiev et Brian Wilson…

2017_12_22_[RESIDENCE RAVI(E)S]_91

Julien CHIROL, réalisateur

Tromboniste, percussionniste, pianiste, arrangeur, compositeur et producteur, Julien Chirol multiplie les casquettes, aussi bien dans le jazz que dans la musique latine et la pop.

En 1997, il entre au C.N.S.M. de Paris section jazz, et rencontre toute l’équipe du Sacre du Tympan. Durant sa deuxième année, il intègre un jeune groupe : Sergent Garcia. Dès 1999, cette formation connaît un succès explosif et les dates s’enchaînent.

En 2005, il fonde, aux côtés de Pierre Luzy et d’Issam Krimi, le label et studio d’enregistrement Music Unit, au sein duquel il est actif en tant que producteur.

Julien Chirol collabore sur scène et en studio avec de nombreux artistes – Jane Birkin, Jean-Louis Aubert, Yuri Buenaventura, Saul Williams, Micky Green, Feist, Angélique Kidjo, Henri Salvador, Adamo… -, en tant que musicien et arrangeur.

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Album « Ravi(e)s »

Musiciens :

  • Marine Bercot : voix, piano, synthés
  • Pierre Durand : guitares, voix
  • Nicolas Dufournet : programmations, voix
  • Julien Chirol : programmations, synthés, trombone, percussions, voix
  • Toma Milteau : batterie
  • Régis Huby : violon, alto
  • David Patrois : vibraphone
  • Claudia Phillips, Maria Durand Bercot : voix

Team :

  • Paroles : Marine Bercot
  • Musiques : Pierre Durand
  • Arrangements : Nicolas Dufournet (Melodium Studio)
  • Arrangements additionnels : Julien Chirol (Music Unit)
  • Réalisation : Nicolas Dufournet et Julien Chirol
  • Enregistré par Nicolas Dufournet et Julien Chirol
  • Mixé par Martin Antiphon (Music Unit)
  • Masterisé par Pierre Luzy (Music Unit)
  • Graphisme : Antoine Leroux-Duys
  • Photos : Sylvain Gripoix
  • Web : Agence la nageuse

Duo « Ravi(e)s »

  • Marine Bercot : voix, clavier
  • Pierre Durand : guitare, voix, beatbox
  • Julien Reyboz : ingénieur du son
  • Mike Roussel : éclairagiste
  • Grégory Bannier : scénographe
  • Léa « Djyl » Latour : metteur en scène
  • Julien Chirol : direction musicale

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