Hier soir, concert à l’Entrepôt, à Paris 14e. Résultat, on s’est couché bien (trop) tard et le réveil ce jeudi 19 février à 8h a quelque chose de… surnaturel.
Rendez-vous au studio Melodium à 10h : Toma Milteau (my very dear friend) est déjà là, Nicolas et son stagiaire Antony s’activent pour préparer la prise de batterie. Ben oui parce qu’aujourd’hui, on enregistre une nouvelle chanson : « Non Mais » ou « Bernadette », à voir… Je suis très fan de ce morceau j’ai hâte de l’entendre fini, arrangé, décoré, « bercotisé » (dixit Nico Dufournet) !
Nemo (mon talentueux neveu acteur-chanteur-danseur et puis quoi encore) et Loïs (mon non moins talentueux fils, percussionniste et beatmaker) nous rejoignent avec croissants et pains au chocolat. Ca commence tranquillement avec un café pour messieurs, un thé vert pour madame (ah ben oui, tiens, je suis la seule fille today !). J’adore enregistrer, j’aime le studio en général et ce studio en particulier. Il a quelque chose de roots, de simple et de ravi qui me va tout à fait. Surtout il y a Nico, « the » arrangeur-réalisateur-ingénieur du son de mon prochain album et lui c’est juste une perle rare. C’est le seul mec que je connaisse capable de manger kebab et ses pâtisseries libanaises en dirigeant une séance de guitare et d’aller pisser une seule fois en 9H. J’adore ce mec.
Toma a encore fait des merveilles (explosé une caisse claire de 25 ans d’âge) mais surtout il a tout compris tout de suite et mieux encore. Il frappe comme une brute et le son qu’on a en cabine est juste dément. Comme il dit, « c’est pas encore cette année que j’aurai les Victoires du jazz » ! Ben non, désolée.. Je le connais depuis ses 13 ans dis donc. Il est resté aussi simple et gentil qu’avant, il est devenu une brute en drum et un musicien hors pair. J’aimerais jouer avec lui en trio batterie/guitare/voix sur scène. The dream team, je vous dis !
On passe à Pierre Durand, justement. Lui aussi a tout compris (tout composé, faut dire…) donc la séance est chouette, Nico a plein d’idées, Pierre en rajoute, on écoute, ça se construit, c’est un pied total de commencer à entendre la direction que prend ce titre. J’aime.
Faire chanter Nemo sur le refrain. La bonne idée. Ben ce serait idiot de ne pas en profiter, il est là ! Sa voix apportera ce qu’il nous faut de pureté, de légèreté, d’enfance, de fantaisie, de joli. Je lui apprends vite fait la mélodie, il chante ça en deux temps trois mouvements et puis voilà ! Si sa voix reste sur le titre, après tri, montage, mix et compagnie, je serai contente d’avoir fait ce premier petit truc avec lui 🙂
Then, un clavier (les accords) + un moog (les basses) que je joue, vite fait aussi. Tout ça prend forme, il y a plein d’idées, mille fois trop d’idées, il faudra faire des choix, il faudra élaguer, veiller à ce que l’âme du morceau ne soit pas « bouffée » par des arrangements trop multiples et trop variés. Mais je fais confiance à Nico, c’est sa spécialité… : avoir trop d’idées (créativité) et savoir les oublier (humilité). La classe.
A 19h, on est plus que tous les trois, Pierre, Nico et moi. Toma joue dans un bar à Bastille, Nemo et Loïs sont rentrés dans le 7-5, Antony a pris son RER D, et nous on a à peu près tout dans la boîte… Encore 2 journées de studio prévues début mars : il reste la voix lead et les choeurs à enregistrer, puis il faut monter, arranger, aboutir… puis il faut mixer, puis il faut masteriser bref on n’aura pas trop de 16h supplémentaires avant de pouvoir vous le faire écouter 🙂
19h30, heures sup : Pierre et Nico cherchent encore des harmonies à la Télécaster pour tenter de concrétiser une dernière idée dufournienne… Je les photographie. C’est toujours vachement beau cette atmosphère de travail, de recherche, c’est beau parce qu’on voit le cerveau et le cœur qui cherchent à se croiser.
20h, Nico (« la tête fracassée en douze » dit-il) fait la vaisselle vite fait mal fait, il éteint, il ferme, il s’en fout il part à la neige dans quelques heures… Rideau. Il l’a bien mérité.
Pierre et moi on se dirige énergiquement vers le métro Robespierre, on parle du morceau, on est content, c’était mortel comme journée.
Non mais !