Je pars avec toi. Quoi qu’il arrive et quelle que soit la lumière qui nous attend. Blafarde, trompeuse ou insolente. J’irai chercher le miel des ruches. J’irai confondre ta nuque avec le croissant de la lune. Je lirai dans tes pensées et je cueillerai tout ce que je peux pour que le voyage dure. Pola, reste. Je t’invite à prendre la route, à dévaler l’envie, à remonter l’automne en pente douce, et à fendre les blés. J’invite nos corps au mariage blanc. J’invite nos corps au présent. Je te suis, Pola. Je mélange les herbes sèches et le pavé mouillé, je confonds les rails. Je veux t’offrir la fleur cueillie par quelqu’un d’autre pour quelqu’un d’autre comme si tout ce qui était fait par amour était pour toi. Pola. Quand je dis ton nom, j’ai la chair de poule et je ne m’ennuie plus. Te rappelles-tu comme à Berlin il a fait froid ? Je me souviens d’avoir prié pour que l’été ne revienne pas.
Photos : Aurore Adeline