Jeudi 11 décembre, c’était le 1er concert du duo RAVIE !
A 19h30, Manon vient me frapper à la porte de la loge pour nous dire que le public est là… On est prêts. Habillés, accordés, motivés, contents 🙂 On grimpe l’escalier et on est déjà portés…
La salle est comble et c’est toujours un très beau truc. Merci d’être venus ! On a envie de vous offrir un beau moment, on a envie de puiser dans notre joie de jouer ce répertoire pour la première fois (hors les murs !). Allons-y, whaou, la scène c’est un espace de liberté totale. Tout est possible. On choisit. Je monte sur scène et prends la mesure de ma chance, et je souris à l’intérieur.
Partout les coeurs, comme c’est doux pour commencer à vous dire quelque chose… Comme c’est agréable de vous rencontrer sur cette musique-là. Vous êtes attentifs, silencieux parfaitement, je croise vos regards, je tombe sur un sourire, je partage vos émotions et inversement, ça commence bien. Je suis à ma place et je me réjouis que Pierre Durand soit l’autre versant de ce duo.
Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. C’est ce qui me plaît. C’est ce qui semble vous amuser aussi. On se promène dans de la chanson, du hip-hop, du slam, du rock et même sur les cases de l’improvisation… Je prends un plaisir fou à vous inviter au voyage, je vois que Pierre aussi, ce que j’entends ressemble beaucoup à ce que j’avais envie de faire au départ. Je suis « raccord » avec mes envies, mes goûts, mes aspirations et c’est déjà pas mal.
Tout ça n’a pas empêché les problèmes techniques (ma stomp en panne… plus de son nulle part…) mais franchement, c’était pas grave ! On a fait avec, on a joué avec et ça n’a pas troublé la fête… Je crois que ça vous a fait rire aussi ! Du coup, vous avez proposé vos services pour remplacer la grosse caisse, vous avez tapé dans les mains quand il fallait et c’était largement aussi bien ! Je n’aime pas l’idée qu’un concert puisse se casser la figure à cause d’un souci technique. Les chansons existent sans tout ce bazar alors on peut toujours faire autrement, emprunter vos mains, solliciter vos cordes vocales, changer de couleur à l’improviste… Pascal, l’ingénieur du son, a eu beau trafiquer je ne sais quoi à mes pieds, rien n’y a fait, il a déclaré ma stomp morte et a tourné les talons. (En fait, le lendemain matin, je l’ai branchée dans mon petit ampli et elle marchait impec !).
J’ai aperçu aussi mon amie Lucie chargée de faire des images de cette « première » ! J’aime son regard.
Le concert s’est fini à 21h sur une promenade improvisée à New York City. Dernière note, vos applaudissements chaleureux… Vous aviez l’air heureux et Pierre et moi on était comblés… Etre émus ensemble, rire ensemble, bouger ensemble, s’évader puis revenir, tout ça s’est passé et je ne demande rien d’autre.
J’ai hâte de vous retrouver en février, à l’alhambra ou à l’Entrepôt ! Je me réjouis de ce chemin à faire ensemble, je me réjouis de profiter encore de votre belle présence, de me nourrir de vos émotions et de vos interrogations, de plonger dans vos vies pendant une heure – une heure et demi et de vous inviter encore à entrer dans ma tête. Comme un porte qu’on ouvre à des amis. Comme des personnes proches qu’on accueille chez soi pour prendre un verre, lancer une conversation. C’est cet échange qui m’a touchée. C’est cet échange et rien d’autre qui justifie aujourd’hui que je monte sur scène.
Un immense merci à vous d’avoir partagé avec nous ce premier plongeon dans l’univers brut, frontal, parfois cru, de « Ravie ». Nous aurons plein d’autres moments ensemble.
