J’ai fait ça pour pouvoir donner des tuyaux à Pierre, en vrai !
Et puis, résultat, je me suis éclatée pendant 2 après-midi à faire des « Beu », « Teu », « Keu », « B », « T », « K »… et des « Ts », des « Pff » et des « Kt »…, à imiter une pédale de delay, un scratch ou une mouche, à me rappeler les bruits que je faisais avec ma bouche quand j’étais petite (pas tant que ça en fait… j’étais trop sérieuse), à jouer avec ma langue, ma bouche, mon palais, à aspirer de l’air en rythme, à répéter des syllabes en boucle de plus en plus vite, à muscler mon diaphragme, bref : j’ai été fascinée, émerveillée, hallucinée par REEPS ONE ! Le mec le plus charmant de la terre (Harry Self de son vrai nom) qui fait les trucs les plus fous de l’univers avec juste son corps (juste sa bouche-sa langue-son palais), c’est impressionnant de maîtrise, de précision et de créativité. Le mec est totalement passionnée, et à la fois il fait ça comme il respire, c’est sa vie, c’est son champ d’expérimentation, c’est un chercheur. De sons. De « qu’est-ce qu’on peut faire avec son corps en 2016 ? ». C’est assez génial comme démarche. Parce que ça allie la performance, l’excellence, la technicité ET le jeu, l’imaginaire, l’imaginaire : une expression éclatante de la liberté.
Encore un truc qui demanderait un travail assidu, une immersion mono-obsessionnelle de plusieurs mois, un entraînement intensif de « B-T-K' » sous la douche, dans la rue, chez Carrefour. Pfff… je sais que je ne serai jamais Reeps Two mais bon, je veux juste m’amuser un peu avec Pierre, pouvoir lui répondre en box s’il me parle en beat. That’s it.
L’ovni anglais nous a quittés with a warning : »be careful : it’s addictive ! »